Photo WOW 3 : Photographier avec une boîte de conserve

PHOTO WOW #3

Photographier avec une boîte de conserve !

Auteur : David & Olivier

Thème : technique

Retour dans le passé…

L’idée de base est de réaliser un simple sténopé. C’est-à-dire une boîte ou un cylindre noir percé d’un trou avec, en face, un papier photo sensible à la lumière. Le papier est ensuite développé dans notre tout nouveau labo, installé à la cave. Nous sommes excités à cette idée: c’est la première fois que nous réalisons un sténopé puis que nous utilisons notre labo tout nouveau tout beau !

 

Création du sténopé :

Tout d’abord, nous avons fabriqué notre propre sténopé. Ou plutôt nos sténopé, car nous en avons fabriqué deux: le premier avec une boite de conserve, et le second avec une simple boite noire. Pour les ressources techniques sur la fabrication, on trouve une foule de documentation sur le web, dont les séquences de “Sténop’énergie” qui sont bien réalisées et très complètes : 01 Sténopé pésentation

 

Décor et set-up :

La première idée était de réaliser un portrait en studio sur fond gris. Le sujet était éclairé de 3/4 par un flash muni d’un simple bol et réglé à pleine puissance. Résultat: nul, rien sur l’image. Nous avons recommencé en triplant l’éclairage, toujours rien. Puis en groupant 4 flashes à pleine puissance et en triplant les éclairs, et encore rien du tout sur le papier… Finalement, malgré de lourds nuages, nous sommes sortis faire des photos à la lumière du jour de la façade du studio et ensuite du puits sur la place d’Armes.

 

Challenge 1 : fabriquer la fameuse boite noire...

Fabriquer, pour commencer, la fameuse boîte noire étanche à la lumière et y percer en son centre un tout petit trou, en face duquel l’image va se former en négatif, sur papier et à l’envers : c’est le principe du sténopé. Il n’y a pas d’objectif et l’obturateur est simplement un morceau de collant noir qui cache le trou avant et après la pose. Plus ce trou est petit, plus l’image sera nette. Une feuille d’alu, découpée dans une canette de soda, a été percée avec une petite aiguille, poncée à l’arrière pour ébavurer, coloriée en noir avec un feutre, puis collée bien au centre avec de l’autocollant noir.

 

Challenge 3 : trouver la durée de pose idéale

Trouver la durée de pose idéale n’a pas été facile ! Elle dépend bien sûr de la luminosité ambiante et de la grosseur du sténopé. Essais, patience, erreurs, on s’approche puis, finalement, c’est bon! Avec la boîte rectangulaire, engendrant une focale plus longue, la pose de la façade est correcte avec 15 minutes. Avec la boîte de conserve, donnant une vue en grand angle, la meilleure mesure a été de 2 minutes. Par temps ensoleillé, 1 minute aurait sans doute suffi. Le simple fait d’avoir un sténopé légèrement plus grand ou plus petit, laissant passer plus ou moins de lumière, joue évidemment un rôle décisif dans ce temps de pose. Par contre, un trou plus petit offre une plus grande netteté, comme on le voit sur les résultats.

 

 

Challenge 2 : travailler dans le noir.

Nous avons fabriqué 2 sténopés: l’un avec une boîte rectangulaire déjà noire à l’intérieur, trouvée chez Ikea il y a longtemps. L’autre avec une grosse boîte de conserve de pêches, peinte en noir à a bombe. Au menu du souper du lendemain: pêches au thon et frites, miam ! Le papier photo est placé debout dans la boîte rectangulaire, soutenu par deux petites réglettes en pvc pour en faciliter le maintien. Dans la boîte de conserve, le papier est simplement plaqué contre la paroi, à l’horizontale, bien en face du trou. Chaque fois, un ruban autocollant noir joue le rôle d’obturateur et empêche la lumière d’entrer avant et après la pose. Bien sûr, le chargement du papier est réalisé au labo, à la faible lumière de l’éclairage inactinique, qui n’a aucune action sur le papier.

 

Challenge 4 : passer du négatif au positif.

Deux solutions s’offrent à nous, la première restant totalement chimique, par contact entre la feuille de papier “négatif” et la feuille blanche (émulsion contre émulsion). Ensuite, exposer 1 à 2 secondes à la lumière ambiante, puis développer (révélateur et fixateur). La seconde solution est de scanner l’image, puis d’inverser la courbe dans un logiciel (ici, avec Lightroom), petit recadrage et développement, et voici le résultat 😉

 

 

Pour améliorer ?

Trouver un sujet plus inspirant et mieux composé, mais c’est évidemment difficile sans viseur pour bien cadrer. Et surtout, comprendre pourquoi cela n’a pas fonctionné en studio malgré la puissance de l’éclairage. Sans doute une question liée à la sensibilité du papier, par rapport à la spécificité de l’éclairage au flash?

 

Combien d’images ?

10 images ont été réalisées avant d’obtenir l’exposition correcte. Ensuite, 2 essais par contact ont permis de trouver le bon équilibre pour la photo en positif.

Un résultat vintage !

Retourner au labo, préparer les chimies, voir l’image apparaître lentement dans le révélateur et retrouver ce côté magique de la photo argentique noir et blanc… Le temps s’est arrêté pendant une après-midi bien agréable. 

Découvrez le making-of

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