Photo WOW 4 : Goutte de printemps

PHOTO WOW #4

“Goutte de printemps”

Auteur : Olivier

Thème : technique & poésie 

L’idée… 

L’idée est de créer en macro une photo poétique avec une jonquille dans le reflet d’une goutte suspendue à une feuille de verdure…

Comme le veut la règle, le maximum doit être réalisé à la prise de vue car un montage avec Photoshop n’est pas permis.

Matériel :

Canon R5, objectif Canon RF 100 mm 2.8 macro (inauguré pour l’occasion !), 2 lampes LED 40W très pratiques (pour une fois, nous avons utilisé un éclairage continu…).

Techniques utilisées :

  • macro
  • éclairage continu au LED
  • capture connectée avec Lightroom
  • focus-stacking
  • assemblage avec Helicon Focus

Décor et set-up :

La photo est réalisée en studio avec de l’éclairage continu, grâce au boîtier Canon R5 en focus-stacking. La jonquille est juste dressée dans une petite bouteille vide, le fond blanc du studio n’est pas éclairé et apparaît donc noir ou gris, en fonction des réglages.

Challenge 1 : photographier la goutte en macro...

La macro permet de photographier des éléments très petits, comme une goutte d’eau. En général, les véritables objectifs macro ont une focale fixe et permettent un rapport de grossissement de 1 sur 1, le sujet est alors aussi grand que le capteur de l’appareil. Le capteur du R5 est un plein format, donc avec le récent Canon RF100 mm macro, la scène photographiée peut mesurer jusqu’à 24x36mm. Suffisant pour notre goutte d’eau en laissant un peu de décor de la feuille verte.

Challenge 2 : le focus-stacking.

Le principal problème en photo rapprochée macro, c’est que la zone de netteté (appelée profondeur de champ) est très étroite, de l’ordre de 1 à 2 millimètres. La technique du focus-stacking consiste à réaliser plusieurs photos consécutives avec un léger décalage de mise au point, sans rien modifier dans le cadre de l’image et sans bouger l’appareil: un trépied bien stable est donc incontournable! Ensuite, on utilise un logiciel spécifique d’assemblage dédié à cette technique pour créer une image finale grâce à au plan net de chaque image réalisée. Et la magie apparaît ! 

Voici le résultat avec un bic photographié de biais:

Challenge 3 : utiliser un matériel adapté.

Le boîtier Canon R5 a été utilisé pour cette prise de vues, car il propose le focus-stacking directement incorporé dans ses fonctions. Associé au nouvel objectif Canon RF 100mm 2.8 macro, en résulte une combinaison impressionnante d’efficacité: on choisit dans le menu de l’appareil le nombre de photos que l’on désire, on cale la netteté sur le premier point,  puis l’appareil fait le reste tout seul dès le déclenchement ! Les photos se suivent en rafale avec un décalage de mise au point automatique. Pour y parvenir, nous avons donc travaillé en lumière continue, grâce à de toutes nouvelles lampes LED compactes et très bon marché (129€ à la vente) mais très puissantes (40W), placées de part et d’autre de la jonquille et de la goutte.

Challenge 4 : trouver un point de netteté dans un sujet flou…

En utilisant la capture connectée sur Lightroom, via un câble USB branché à l’appareil, les nombreuses images de la série ont été importées directement dans l’ordinateur. Le logiciel d’assemblage utilisé s’appelle Helicon Focus. Proposé en version d’essai complète, gratuitement, pendant 1 mois, il a réalisé le job sans difficulté.

La difficulté principale est venue d’un manque de netteté à l’intérieur même de la goutte. Nous avons testé avec de l’eau tout simplement, en tournant le sujet de diverses manières, mais sans que ce soit vraiment concluant. Nous avons aussi essayé avec de la glycérine: cette substance transparente ne pénètre pas dans la feuille (un vieux truc de la photo alimentaire pour garder la salade fraîche très longtemps sous l’appareil…), mais le résultat nu fut pas plus concluant…

Pour améliorer ?

Nous nous sommes aperçus que le manque de netteté ne provient pas du reflet de la goutte en elle-même, mais du relief même de la jonquille. Le cœur de la fleur est trop éloignée des feuilles et, en macro, de telles distances sont rédhibitoires. Avec une fleur plate, comme une pâquerette par exemple, nous aurions contourné cette difficulté et obtenu un résultat plus convaincant.

Combien d’images ?

Au final, 274 images se répartissant comme suit :

  • Test du focus-stacking avec un bic: 32 photos, résultat correct.
  • Test 2 “jonquille et goutte”, 76 photos en test pour positionner les éléments
  • Test 3 “jonquille et goutte”: 1 photo issue d’une série de 32 images, pas suffisant pour l’assemblage…
  • Test 3 “jonquille et goutte”: 1 photo finale issue d’une série de 132 images.

 

Un résultat riche d’apprentissage !

L’image finale nous plaît, mais avec un goût de trop peu: la jonquille n’est pas suffisamment nette à l’arrière-plan et, le long de la tige, une sorte d’ombre apparait à l’assemblage….

Se concentrer trop sur la technique fait souvent louper le coche de la poésie et de la créativité. Cette photo WOW a demandé beaucoup de temps (4h de travail), d’énergie et de moyens technologiques, tant matériels que logiciels, sans que le résultat arrive vraiment à nous convaincre. Mais nous avons appris beaucoup de choses en essayant et c’est aussi le but de ce genre d’exercice…

Découvrez le making-of

Leave A Comment