Photo WOW 15 : votre oeil est unique

PHOTO WOW #15

“Notre oeil est unique”

Auteur : Olivier

Thème : technique

L’idée…

Depuis plusieurs mois, nous voyons souvent des photos d’iris de l’œil proposé par différents collègues photographes… Plusieurs clients nous on alors interpellés : comment photographier la beauté d’un iris ? Challenge accepté ! Découvrez comment photographier votre iris selon le Studio Bilande 🙂

Décor et set-up

3 lumières continues en LED avec potentiomètres, sur supports flexibles avec des “mini-snoots” pour concentrer la lumière, placées très proche de l’œil. Appareil R5 avec objectif 100mm 2.8 macro, sur trépied avec double rail macro pour faciliter les réglages.

 

Challenge 1 : la profondeur de champs.

Après s’être inspirés de plusieurs façons de faire et vidéos sur le web, nous avons tout d’abord tenté une approche au flash macro, en vue d’obtenir une lumière très qualitative et assez puissante pour donner une profondeur de champ (PDC) suffisante. La PDC est la zone de netteté qui entoure le sujet (1/3 devant et 2/3 derrière l’endroit de mise au point). En prise de vue macro, le fait d’utiliser un objectif de longue focale le plus près possible du sujet réduit très fortement la PDC, qui n’excède pas 1 mm avec le diaphragme grand ouvert. Pour augmenter cette PDC, il faut fermer le diaphragme: on a donc besoin d’une lumière puissante. 

 

Challenge 3 : fermer la pupille.

La lumière ambiante étant faible, car il n’y a pas de lampe pilote sur ce type de flash macro, la pupille est dilatée et prend tout l’espace, au détriment de l’iris que, justement, on souhaite mettre en évidence. Bien sûr, la lampe pilote d’un flash traditionnel ou de la lumière ambiante de la pièce pourraient aider à fermer l’iris, mais seraient autant de reflets supplémentaires impossibles à éviter… Il va donc falloir ajouter de l’éclairage ambiant pour rétrécir la place de la pupille… En effet, l’éclair de flash est trop bref pour avoir cet effet sur la pupille.

Challenge 2 : les reflets du flash.

Au flash, deux problèmes sont vite apparus: tout d’abord les reflets, impossibles à éviter étant donné la forme ronde de l’œil, que l’on ne peut évidemment pas éclairer autrement que par l’avant ou les côtés. Impossible donc de sortir les reflets de la “famille d’angles” avec les flashs macro à notre disposition. Le flash de studio n’aide pas non plus: le travail de retouche en postproduction est trop conséquent et dénature l’image d’origine (et puis ce n’est pas permis pour les photos Wow !). Notre œil et son iris sont uniques, c’est ce que nous voulons montrer, dès la prise de vue, comme d’habitude. Il faut donc trouvé une autre solution d’éclairage.

 

Challenge 4 : la mise au point.

La profondeur de champ très étroite nous oblige à réussir une mise au point précise, un peu au-delà de la cornée détectée par l’autofocus de l’appareil… Donc pas le choix: la mise au point doit se faire manuellement -en agrandissant l’image sur l’écran- et le sujet ne doit absolument pas bouger. L’appareil doit être fixé sur trépied, et un reposoir pour le menton et le front sont incontournables. Mais ce type de dispositif coûte un bras dans le commerce! Fort heureusement, nous avons pu compter sur l’aide précieuse de notre ami Gaëtan Robert, qui a fabriqué un repose-menton en bois, entouré de parois pour éviter les reflets des lumières de la pièce. Il ne restait donc plus qu’à peaufiner la lumière 😉

Challenge 5 : travailler vite et bien.

L’avantage du flash est d’être rapide, son éclair est peu incommodant. En lumière LED continue par contre, on se retrouve plutôt comme chez l’ophtalmologue, le cou en avant et le menton posé, à devoir écarquiller l’œil sans bouger, face à trois loupiotes d’une lumière plutôt vive. Même sans aucune douleur, cet exercice n’est pas confortable… Pour le photographe, le challenge consiste donc à travailler vite, tout à réalisant une mise au point impeccable. Il faut aussi éclairer le mieux et le plus fort possible, en masquant le reflet soit à l’extérieur de l’iris, soit pile au milieu de l’œil, dans la pupille, où la retouche sera facile et non destructrice. A noter que cette pupille se réduit très vite dès que la lumière augmente, je dois donc trouver le bon compromis, sans traîner! Je comprends mieux l’utilité des potentiomètres. Bref, un vrai challenge…

 

Pour améliorer ?

Quatre flashs cobras puissants placés en diagonale, de façon rasante, permettraient sans doute de mieux éviter les reflets tout en fournissant une lumière assez puissante. Mais la “loupiote” LED resterait utile pour fermer la pupille 😉

Combien d’images ?

76 images ont été réalisées avec 4 modèles différents, et c’est finalement l’iris de Louise, notre stagiaire, qui était le plus spectaculaire !  

Le résultat ?

Au bout du compte, le résultat arrive enfin, spectaculaire ! Chaque œil, chaque iris est unique, comme le sont nos empreintes digitales. Cet univers est fascinant, constitué de paysages rarement montrés. Un passage par la case développement est bien sûr nécessaire, mais nous le réalisons simplement avec Lightroom, avec un masque rond sur le pourtour de l’iris pour plonger le reste de l’image dans le noir. Quelques retouches au tampon et sur les couleurs et le résultat en devient fascinant.

 

Découvrez le making-of

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